Un Jeu De Billes … La Suite.

J’ai découvert récemment un auteur Philus, avec son récit « Un jeu de billes », une pure merveille.
Quelle belle histoire d’amour !

La fin a dû surprendre de nombreux lecteurs. Mais, Chut !... Je laisse ceux qui ne l’ont pas encore lu à aller rapidement réparer cet oubli.

Comme souvent, j’ai imaginé une autre fin, en essayant de respecter au mieux les personnages imaginés par Philus.

Un grand Merci pour sa confiance.

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Après 20 ans de vie commune, Marie-Christine a convaincu son mari Bernard de participer à des soirées échangistes. Celui-ci l’accompagne par amour, ayant peur de perdre sa femme.

Le lendemain d’une soirée où Marie-Christine a été le centre d’un gang bang, Elle retrouve son amie Fred dans leur restaurant habituel. Elle se confie :

« - Si tu savais chérie… commença Marie-Christine en riant. J’ai mal aux articulations de la mâchoire à force d’avoir sucé, j’ai l’anus boursouflé qui me fait mal et le vagin et le clitoris en feu. J’ai même mal aux seins de trop les avoir remués ! Je ne pourrai pas aller à la réunion de samedi prochain, c’est au-dessus de mes forces.
« - Parce que tu as l’intention de continuer ? Je croyais que c’était la dernière fois.
« - Oui, je l’ai dit, mais je ne peux pas m’arrêter.
« - Et Bernard ? Tu penses à Bernard ?
« - Oh, lui… Pourvu qu’il ait un petit cul à baiser, il me fiche la paix. Oh ! Pardon ! J’oubliais que lui et toi…
« - Eh bien, lui et moi rien du tout ! Il m’a tout raconté et nous avons dormi bien sagement comme frère et sœur.
« - Tu plaisantes ! Je ne te crois pas.
« - Mieux que ça ! Bernard m’a affirmé que pour Aurélie et Lydie, les belles jeunes femmes de tes deux premières séances, ça s’est passé de la même manière. J’ai rencontré Lydie par hasard l’autre jour, elle me l’a confirmé. Elle était persuadée que Bernard était impuissant.

Marie-Christine regardait son amie avec des yeux ronds :
« - Mais pourquoi ? Pourquoi ? explosa-t-elle en larmes.


« - Parce qu’il t’aime, parce qu’il t’aime vraiment. Il t’attend, ne le déçois pas.

Marie-Christine repoussa brusquement sa chaise et s’enfuit en courant au hasard des rues.
« - Marie ! Où vas-tu ?

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MARIE-CHRISTINE

Essoufflée d’avoir trop couru, je marche au hasard des rues, abasourdie, encore sous le choc de ce que vient de me dire Fred.

Bernard ne l’a pas touché, ni Aurélie, ni Lydie. Impossible. Alors je l’ai trompé… non je ne l’ai pas trompé, il savait où j’étais et avec qui. Mais si j’avais su…
Il a accepté que je baise toute la nuit avec un autre homme. Mais cette nuit, qu’est-ce qui m’a pris ?... Heureusement il ne le saura jamais. S’il savait, je ne pourrais plus jamais le regarder en face, … Ce n’était pas moi … tout ce sperme, quand j’y pense, brrr !

Depuis le premier jour, Bernard est réticent à participer à ces soirées, mais il a fini par accepter, pourquoi ? Les mots de Fred résonnent dans ma tête « Parce qu’il t’aime ». Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? … Il me l’a dit dix fois, je ne l’ai pas écouté, je l’ai même menacé s’il refusait. Quelle idiote !

« Parce qu’il t’aime », Bernard j’ai honte. Pourras-tu me pardonner ? Moi aussi je t’aime, je n’ai pas su te le dire. Je voyais bien ta colère, je voyais bien que tu souffrais, j’ai fait comme si tu n’existais pas,

Mes idées se bousculent dans ma tête, j’erre en ville, sans but… Mes pas me conduisent au bord du fleuve, je regarde fascinée les eaux tumultueuses. Ce quai où Bernard m’a embrassée pour la première fois.
Bernard mon amour, c’est mon mari, mon mari à moi, rien qu’à moi. Je suis sa femme à lui, rien qu’à lui.

Bernard, j’en envie de redevenir la femme que tu as choisie il y a 20 ans. Je cours chez nous, je suis certaine que tu me pardonneras, Bernard mon chéri.

Personne… Il dort dans la chambre d’amis, il doit être fatigué. Je m’en veux, si tu savais comme je m’en veux, reposes toi pendant que je me prépare pour ce soir… je te dirais tout pendant que tu m’aimeras.


Je vais préparer un petit repas, et me faire belle pour toi, pas trop sexy, juste comme tu aimes.

Sous la douche je me sens bien, encore troublée par la discussion avec Fred. Mes pensées sont pour Bernard, n’ai-je pas été trop loin. Hier matin en prenant un café, quand tous les hommes m’ont félicitée pour mes prouesses, j’étais gênée devant Bernard, je n’ai pas osé le regarder, j’ai même fui son regard. Je voyais bien qu’il était blessé.
Quand je ne sais plus qui a dit « T’es la plus vicieuse que j’ai jamais connue », je n’ai pas pris ça pour un compliment, je me suis sentie humiliée, Bernard avait l’air triste. Quand les autres ont répondu « mouais », j’ai bien cru qu’il allait pleurer.

Au retour, dans la voiture il n’a pas dit un mot, je le regardais du coin de l’œil, il marmonnait, prouvant combien il était contrarié. Arrivés à l’appartement, toujours le même mutisme. J’aurais dû comprendre, j’aurais dû lui parler, j’aurais dû lui dire que je regrettais, que c’était la dernière soirée, mais non j’ai tout fait faux.

Cette fois, je lui dirais… il m’aimera toute la nuit, juste nous deux.

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BERNARD

Marie-Christine est partie déjeuner avec sa copine, les images de sa nuit me passent par la tête. Affalé dans un fauteuil, c’est le moment où mon téléphone sonne. J’ai la flemme de me lever, qui cela peut-il être ? Peut-être Marie-Christine, a-t-elle besoin de moi ? je me lève d’un bond.

Non, c’est Georges, le mari de Frédéric. Que me veut-il ?
« - Salut, comment vas-tu ?

Politesse d’usage, quand on n’a rien à dire :
« - Ça va, ça va, et toi ?

« - Tu sais que Fred et Marie-Christine déjeunent ensemble. On pourrait se voir ?
« - Pour quoi faire ?
« - Discuter, mieux se connaître.

Une heure après, nous nous retrouvons au bar du Grand Hôtel, à prendre un café comme deux vieux amis.
« - Nos femmes sont amies depuis longtemps, c’est le moment de mieux nous connaître, après ce que nous avons partagé.
Je ne sais pas si Marie-Christine t’a raconté sa nuit, j’en ai bien profité. Fred ne m’a rien dit de sa nuit avec toi, j’espère que toi aussi tu en as bien profité.
« - …
« - J’ai été surpris que vous soyez libertin. On se comprend, quel pied j’ai pris la première fois que j’ai vu Fred se faire pénétrer par un ami… Ça fait longtemps Marie-Christine et toi ?
« - On est marié depuis 20 ans,
« - Non je veux dire, vos libertinages.

Je me méfie, je reste vague :
« - Depuis quelque temps. Et toi avec Fred ?
« - C’est venu petit à petit, depuis plus de 10 ans. Nous avons connu ces soirées il y a un an environ, c’est sympa non ?
« - …
« - Pour tout t’avouer, la première fois que j’ai vu Marie-Christine, j’ai flashé sur elle. J’ai convaincu Fred de la persuader de participer à nos soirées.
« - …
« - Je crois que ça excitait Fred que je saute sa copine.
« - …
« - Les deux premières semaines, j’ai espéré que le sort me soit favorable. Je n’ai pas eu de chance. Aussi pour le gang bang, j’ai proposé Marie-Christine aux autres participants.
« - Quoi ?
« - Comme d’habitude, nous avons décidé ensemble quelle femme choisir. Marie-Christine a fait l’unanimité. Je lui en ai parlé, elle a de suite été d’accord.
« - …
« - Nous n’avons pas été déçus. Elle ne paraît pas, mais quelle baiseuse ta femme. Elle suce comme personne, on voit qu’elle aime ça, elle ne suce pas du bout des lèvres, et ses seins, humm ses seins, enfin tu connais mieux que moi.
« - …
« - Comme tout candauliste, tu dois aimer voir ta femme jouir avec d’autres, Tu veux que je te raconte sa nuit ? Tu aurais dû venir nous voir, on t’aurait fait une petite place, au lieu de te taper Fred.
« - …
« - 12 heures c’est long, elle nous a épuisés.

Sans attendre de savoir ce que j’en pense, Georges me raconte comment Marie-Christine s’est fait prendre par-devant, par-derrière, dans la bouche, en double, elle n’a rien refusé.
Il ponctue son récit de « tu te rends compte », croyant me faire plaisir. Je me rendais surtout compte que je ne connaissais pas ma femme.

Ça a l’air de l’exciter de me décrire en détail comment il a fait jouir Marie-Christine. Le salaud, ma tête va exploser, des images plein les yeux je ne l’écoute plus.

Choqué, j’ai enfin le courage de l’interrompre :
« - Tu ne m’as pas fait venir ici uniquement pour me raconter comment tu as baisé ma femme ? Que veux-tu ?
« - Je pensais que tu serais heureux de savoir… Je t’avoue que j’aimerais bien revoir Marie-Christine, tu n’as rien contre ?
« - Dans ces soirées ?
« - Non en dehors, juste elle et moi, tu me comprends.
« - Et Fred ?
« - Elle n’a pas besoin de le savoir, ce sera entre nous.
« - Marie-Christine ne voudra jamais … Quoi ? Tu lui en a déjà parlé ?
« - Elle n’a pas dit non.

Je suis effondré, quelle trahison ! Marie-Christine…

« - Tu dois être frustré qu’elle ne te raconte rien de ses nuits. Si tu veux je te préviendrais quand on baisera ensemble, tu pourras ainsi te branler en nous imaginant, et après je te donnerais des détails. Elle suce vraiment bien, et j’aime son cul. Une belle salope, veinard.

Je sursaute, il précise :
« - Salope, c’est un compliment pour moi. J’espère que Fred l’a aussi été avec toi, j’aurais bien aimé vous regarder.

Je ne réponds pas, j’ai envie de lui envoyer mon poing dans la figure. Quel goujat ! Je prends conscience que je découvre ma femme, combien de fois m’a-t-elle trompé avant ? Elle n’a pas pu devenir comme ça du jour au lendemain.
« - Alors c’est d’accord ?
« - Vois ça avec elle, c’est elle qui décide.
« - T’es un vrai pote, merci. Et surtout rien à Fred.

Je le quitte la mort dans l’âme. Ai-je bien entendu ?

En rentrant chez nous, je réalise que je ne pourrais plus vivre avec elle, ni sans elle.

Comme un zombie, je vais m’allonger dans la chambre d’amis, avec une bouteille de whisky et tous les cachets que j’ai trouvés dans la salle de bain.

Dormir… ne plus me réveiller… dormir pour toujours … excuses moi mon amour, je ne peux plus, je t’aime.

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MARIE-CHRISTINE

Ça y est je suis prête. Il est tard, il doit être réveillé maintenant.

Peut-être ne veut-il plus me voir, ou n’ose-t-il pas se montrer. Je me décide à le rejoindre dans la chambre d’amis. Je suis anxieuse, il faut paraître joyeuse, me forcer à sourire :
« - Alors la marmotte, enfin réveillé ?

Je pousse la porte, il dort encore. Je vais le couvrir de baisers pour le réveiller. Je m’assieds sur le lit, il me tourne le dos, je pose ma main sur son épaule :
« - Mon chéri, je t’aime, viens dîner.

Il ne bouge pas, je me penche, un bisou dans le cou :
« - Bernard réveille-toi.

Toujours aucun mouvement, ce n’est pas normal. Mes yeux tombent sur la table de nuit, plusieurs boîtes de médicaments, vides. En un éclair je comprends :
« - Non, tu n’as pas fait ça… Bernard dis-moi quelque chose…

Je suis effondrée, je le secoue.
« - Réveille-toi. Bernard, je t’aime, je sais que tu m’aimes, ne m’abandonnes pas.

Me reprenant, vite les urgences.

Une ambulance arrive, j’ai les yeux rouges, je ne peux empêcher mes larmes de couler. Tout est de ma faute.
Sans poser de questions, comprenant la situation, les infirmiers réagissent au quart de tour, ils emmènent Bernard à l’hôpital. Je monte à côté de lui, lui tenant la main durant tout le trajet.

L’interne de service vient me rassurer :
« - Votre mari est tiré d’affaire, nous lui avons fait un lavage d’estomac. Il était temps, une heure de plus… Madame, vous avez sauvé votre mari.

Sa réflexion me fait éclater en sanglots. C’est à cause de moi…

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Bernard a l’air calme, sa respiration est régulière. Je voudrais passer la nuit avec lui, mais une infirmière me conseille de rentrer me reposer. Elle me téléphonera demain matin, à son réveil.

Dans le hall de l’hôpital, Fred et Georges viennent à ma rencontre :
« - Alors ?
« - Ça va, il dort, il est sorti d’affaire. Merci d’être là.
« - Que s’est-il passé ?

Nous nous asseyons. Je leur raconte comment je l’ai trouvé en rentrant du restaurant avec Fred, je croyais qu’il dormait. Après ce que Fred m’avait dit, je voulais lui dire que jamais plus je n’irais à ces soirées.

Fred me prend les mains :
« - Tu sais ma chérie, nous avons parlé avec Georges. Bernard est un être sensible, il t’aime, mais il ne te comprend plus. Tu lui as imposé nos soirées. Choqué par ta proposition, il a tout accepté de toi par amour … Je n’aurais jamais pensé qu’il t’aimait au point de vouloir cesser de vivre, maintenant le connaissant ça ne m’étonne pas. Après 20 ans, tu connais bien mal ton mari. Tu veux être une femme libre, libre de ton corps. Tu n’es pas faite pour lui.
« - Noon ! Je l’aime.
« - Si tu l’aimes, tu aurais dû le lui dire, au lieu de lui faire ce chantage.
« - Quoi ?
« - Tu l’as menacé de prendre un amant, de le tromper, et s’il ne voulait pas t’accompagner, de trouver un type dans un bar pour venir avec toi.
« - Ce n’était que des mots, je ne le pensais pas.
« - Lui t’a cru, il souffrait. Il t’a accompagné, mais ce jour-là, il m’a dit savoir qu’il t’avait perdu.
« - Non, ce n’est pas possible.

« - Pauvre Bernard, je m’en veux, c’est de ma faute.
Fred et Marie-Christine se regardent intrigués. Georges précise :
« - Nous avons pris un verre ensemble pendant que vous étiez au restaurant.
« - Ah bon, pourquoi ?
« - Il voulait savoir ce que tu avais fait.
« - Que lui as-tu dit ?
« - Tout.
« - Comment tout ?
« - Tout, tout ce que tu as fait pendant cette nuit… Tout ce qu’on a fait ensemble.
« - Mais, c’est personnel, c’est intime.
« - Il avait le droit de savoir. Tu m’as drôlement étonné, je n’aurais jamais cru ça de toi. Tu es la première femme à avoir tenu 12 heures. D’habitude, les femmes demandent grâce vers 3 ou 4 heures du matin, une a fini à minuit. C’est la femme qui décide.
Nous avons eu du mal à assurer jusqu’au bout, nous avons même pensé aller chercher des renforts pour te satisfaire. Enguerrand était épuisé vers cinq heures du matin, je me suis assoupi à six heures. Il y avait déjà longtemps que Jonathan avait rendu les armes. Seul Stéphane était debout à neuf heures, mais il a triché, il avait dormi 2 heures. Toi, tu en redemandais.
« - Tu le lui as dit ? … Tu n’aurais pas dû… Comment a-t-il réagi ?
« - Il n’a rien dit. Je crois qu’il avait une boulle dans la gorge.

Fred veut me consoler :
« - Bernard t’aime comme tu ne peux pas imaginer. Il a souffert de tes réflexions sur sa sexualité. Pourquoi lui avoir dit que tu devais te caresser pour atteindre l’orgasme. Tu as mis en cause sa virilité, c’est dur pour un homme après 20 ans de mariage. Il a cru qu’il ne t’avait jamais fait jouir.
« - Mais non, il m’a toujours fait jouir.
« - Alors, pourquoi cette boulimie de sexe ?
« - J’ai perdu la tête… C’était devenu la routine.
« - Mais ma chérie, la routine c’est le ciment de votre amour, la preuve de sa longévité... Il ne te touchait plus ?
« - Si bien sûr, c’était toujours aussi agréable, mais j’aurais aimé qu’il pimente un peu nos ébats.
« - Et toi, tu faisais quoi pour pimenter vos ébats ?
« - …
« - Je crois qu’il n’a pas admis que tu veuilles continuer, il m’a dit textuellement « Elle ne voudra plus jamais de moi ».
« - Mais non ! ça n’a rien à voir… Je l’aime.

Fred me regarde :
« - Tu as oublié de le lui dire ma chérie.

Je ne sais quoi répondre, la tête entre les mains j’ai du mal à retenir mes pleurs.

Au bout d’un moment, Georges me dit :
« - Je n’aurais jamais accepté que Fred participe au gang bang, elle non plus d’ailleurs, n’est-ce pas chérie ?
« - Non alors.

Surprise, je relève la tête :
« - C’est le hasard qui décide.
« - Voyons ne soit pas naïve, c’est toujours une volontaire, tu nous as donné ton accord.
« - J’ai juste dit que je voulais participer à cette soirée, j’avais une chance sur 5.
« - Ma chérie, tu es venue avec l’espoir d’être tirée au sort. Nous avons le destin pour te satisfaire.
« - Mais non… Et Fred avec Bernard ?
« - C’était aussi arrangé. J’avais envie de connaître Bernard, cet oiseau rare, c’est un homme bien, j’en ai eu la confirmation.
« - Tu l’as dit à Bernard ?
« - Bien sûr. On ne pouvait pas lui cacher que tu étais volontaire pour ce gang bang, pour baiser avec nous toute la nuit, pour baiser avec moi.
« - Oh mon dieu ! Il a dû penser que je l’avais trahi.
« - Il est parti sans même me saluer. Je n’aurais peut-être rien dû lui dire.

Marie-Christine fanfaronne pour sauver la face devant ses amis :
« - Il m’aime, il me pardonnera.

Fred et Georges se regarde avec l’air de dire « espérons ».

---o O o---

Le lendemain, Marie-Christine va chercher Bernard à l’hôpital.

Arrivés chez eux, il n’a pas encore dit un seul mot, perdu dans ses pensées.

C’est Marie-Christine qui rompt le silence :
« - Mon chéri, j’ai eu peur. Pourquoi ?
« - Je ne peux pas supporter tes nuits avec ces hommes.
« - Je suis désolée. Je suis là maintenant. Fred et Georges sont venus te voir à l’hôpital. Ils avaient peur pour toi, pour nous. Georges m’a dit qu’il t’avait raconté cette nuit. Il n’aurait pas dû, j’aurais voulu que tu ne saches jamais rien, pour ne pas te faire souffrir. Excuse-moi mon chéri, je ne savais plus ce que je faisais.

Devant son silence, elle demande :
« - Tu n’as pas touché Fred ?
« - …
« - Ni Aurélie, ni Lydie ?
« - Pourquoi ? C’était obligatoire ?
« - C’était le jeu. Ce sont de belles femmes, plus jeunes que moi.
« - C’est toi qui as voulu jouer, pas moi. Je ne pourrais jamais faire l’amour avec une femme que je n’aime pas, même plus belles, même plus jeunes. Je ne suis pas comme toi, tu te rends compte de ce que tu as fait avec des inconnus.
« - Mais mon chéri, je n’ai pas fait l’amour avec ces hommes. C’est vrai, ils m’ont baisée et m’ont fait jouir, mais ce n’est qu’avec toi que je fais l’amour.
« - Tu m’as dit que ce n’était que des bites pas des hommes, mais autour de toi je n’ai vu que des hommes excités par une femelle. Tu n’étais plus une femme, tu n’étais qu’un sexe.
« - Oh !

Entre deux sanglots, Marie-Christine murmure :
« - J’étais jalouse de ces femmes plus jeunes, plus belles que moi, j’étais jalouse de Fred. Si tu savais comme j’ai été heureuse quand elle m’a appris que tu ne l’avais pas touchée.

Elle se lève, prend son mari dans ses bras :
« - Je t’aime. Je ne pourrais jamais vivre sans toi. Je n’ai pensé qu’à moi, sans me rendre compte du mal que je te faisais. Les soirées c’est fini, promis.

Elle se blotti dans les bras de Bernard qui lui caresse les cheveux amoureusement :
« - Tu sais que Georges m’a demandé de devenir sa maîtresse, pourquoi pas sa pute. Que suis-je devenue, une traînée ? Une moins que rien ? Suis-je tombée aussi bas ?
« - Tu n’as pas accepté ?
« - Bien sûr que non, je n’ai jamais voulu te tromper, tu le sais.

Bernard l’embrasse, la tient contre lui comme si elle allait disparaître. Ils ne bougent plus, seules leurs respirations s’accordent à l’unisson.

Fatigués, ils vont se coucher comme tous les soirs, retrouvant cette routine qui leur manquait tant.
Marie-Christine a passé rapidement une nuisette un peu longue, pas trop transparente, pour cacher les bleus qu’elle a découverts sur ses cuisses et sa poitrine.
Dans le lit, elle se réfugie dans les bras de Bernard, ils s’embrassent, Bernard la caresse, il passe sa main sur ses seins, sur ses fesses.
« - Aie.
« - Je t’ai fait mal.
« - Excuse-moi mon chéri, j’ai mal partout, ils ne m’ont pas ménagée. Ne me regarde pas, j’ai honte.

Bernard serre Marie-Christine dans ses bras, Marie-Christine serre les dents. Sa poitrine comprimée contre Bernard lui fait mal, mais elle ne veut pas le montrer.
« - Les brutes… Repose-toi bien.
« - Mon chéri, tu es le plus merveilleux des maris.

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STOP ! Arrêtez les violons !

La vie n’est pas si simple. Ils s’aiment, mais l’amour peut-il tout pardonner ?

Malgré ce qu’elle a dit, Marie-Christine n’est-elle pas accro à cette forme de sexualité ? A cette drogue ?
Par amour, Bernard a voulu mettre fin à sa vie. Peut-il oublier si facilement ?

Reprenons :

Marie-Christine déjeune avec Fred … Bernard fait une tentative de suicide … Après avoir discuté avec Fred et Georges, Marie-Christine va chercher son mari à l’hôpital.
De retour chez eux, Bernard et Marie-Christine se parlent avec franchise… enfin avec franchise ?

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BERNARD

Où suis-je ? Que fais-je dans ce lit, j’ai mal à la tête… une infirmière…pourquoi ne pas m’avoir laissé mourir ? … Marie-Christine est assise à côté de moi, je ne veux plus la voir. Je n’ouvre pas les yeux.

Elle est venue me chercher, comme une petite femme aimante, quelle hypocrite !
Elle s’occupe de toutes les formalités. Encore faible, je la suis comme un automate. Elle n’ose pas me regarder, me parler, elle a l’air triste…

Dans la voiture, le silence est pesant. Marie-Christine m’a déçu, ce n’est plus ma femme. Je ne voulais plus vivre, c’est raté, mais je ne pourrais plus jamais la toucher.

Malgré moi, mon esprit va vers ces soirées :

La première fois avec Aurélie… Elle est jolie Aurélie, elle a été surprise que je ne veuille pas coucher avec elle. Mais je ne pouvais pas. Nous avons discuté comme de vieux amis. En riant, elle m’a confié :
« - Ta femme en voulait, avec Estéban elle a été servie.

Devant mon air interrogateur :
« - Tu ne connais pas Estéban ? Un beau mec, un vrai macho, il aime humilier les femmes qui s’offrent à lui. Il les tient pour de vraies putes et les traite comme telles. Avant même de les embrasser, de les déshabiller, il leur baise la bouche violemment, oui baiser d’un coup. Sans rien demander, il leur remplit la bouche de son premier jet bien copieux. Ta femme te dira si ça lui a plu.

Quand elle est rentrée à midi, je n’ai pas pu supporter son air épanoui, son sourire radieux, tout ce bonheur qui se dégageait d’elle, c’est pour cette raison que je l’ai traité de salope. J’ai de suite regretté, elle en a profité pour recommencer, la belle excuse.

Et avec Didier ? La semaine dernière, j’ai rencontré Paul, il avait participé à la soirée, c’est lui qui m’a reconnu. Il m’a fait plein de compliments sur Marie-Christine, elle lui avait tapé dans l’œil :
« - Tu as vraiment une femme charmante, vraiment très belle. Le sort n’a pas été favorable.
« - Tu aurais aimé tomber sur elle, n’est-ce pas ?
« - Bien sûr, j’espérais. C’est le hasard, c’est le jeu. Mais elle n’a pas eu de chance. Didier, sous son air bien élevé, attentionné, monsieur bien sous tous rapports, c’est un pervers. Il fait croire qu’il ne peut jouir qu’en enculant ses partenaires, souvent de façon brutale, sans aucune préparation.

Paul m’a confié que son épouse l’a repoussé quand il lui a fait le coup. Il a dû la ramener chez elle, un vrai scandale.
Marie-Christine est restée, elle a dû apprécier qu’il l’encule toute la nuit. Si j’en crois sa tête à son retour, elle n’était pas traumatisée.

Et Lydie, pauvre Lydie, elle c’est son mari qui la force à l’accompagner. Elle aussi accepte par amour d’être baisée par des hommes qu’elle n’aime pas. On a dormi l’un à côté de l’autre, sans se toucher. Au matin elle était radieuse, elle est allée sous la douche devant moi sans aucune fausse pudeur, comme deux amants au réveil. Elle est belle Lydie.
En nous quittant, elle m’a remercié.

Repensant à ce que m’a dit Georges, je me suis assoupi sur mon siège. En arrivant Marie-Christine m’a secoué gentiment.
« - Réveille-toi mon chéri. Nous sommes arrivés.

---o O o---

Marie-Christine range la voiture dans le parking souterrain. Dans l’ascenseur, Bernard ne regarde pas sa femme, Marie-Christine aimerait le prendre dans ses bras, lui dire qu’elle regrette, mais elle n’ose pas, il a l’air si fragile, si triste.

Arrivés chez eux, il n’a pas encore dit un seul mot, perdu dans ces pensées.

C’est Marie-Christine qui rompt le silence :
« - Mon chéri, j’ai eu peur. Pourquoi ?
…

--- o --- Non, je ne vais pas écrire deux fois ce dialogue, vous pouvez aller le relire un peu plus haut.

…
« - Tu as dit que ce n’était que des bites pas des hommes, mais autour de toi je n’ai vu que des hommes devant une femelle. Tu n’étais plus une femme, tu n’étais qu’un sexe.
« - Oh !

« - Ne soit pas hypocrite. J’ai rencontré Georges quand tu déjeunais avec Fred. Il m’a raconté ta nuit, tu t’es conduite comme une… Comment peux-tu encore dire que tu m’aimes ? Tu n’as eu aucun respect pour moi, ni pour toi.
« - …
« - J’ai tout accepté depuis trois semaines. Quand tu as été tirée au sort, tu as eu un sourire de satisfaction, ce n’était pas une surprise pour toi. J’ai voulu partir, Fred m’a convaincu de rester, nous avons longuement parlé. Elle m’a dit que tu lui avais assuré que c’était la dernière fois, comme à moi. Tu lui as menti, comme à moi. Je te découvre, tu es perverse.
« - C’est comme ça que tu me vois ?
« - Je te vois comme tu es.
« - Georges n’aurait rien du te dire. J’aurais aimé que tu ne saches jamais.
« - Il ne m’a rien appris.
« - Comment ça ?
« - Dans la nuit, je t’ai entendu jouir, Fred dormait, je me suis levé. Georges était dans ta bouche, il te tenait la tête et faisait coulisser violemment sa queue entre tes lèvres, tu semblais ravie. Il est sorti de ta bouche et a joui, son foutre a inondé ton visage, il coulait sur tes yeux, ton nez, tes joues. Tu as sorti ta langue pour te lécher les lèvres et recueillir son sperme que tu as avalé sans hésiter.
« - Oh, mon dieu ! Tu étais là.
« - J’avais envie de vomir… Un homme dont je ne connais pas le nom, te caressait les fesses en se branlant. D’un seul coup il s’est enfoncé dans ton cul, tu n’as même pas sursauté, ce ne devait pas être le premier de la soirée. Tu t’es retournée en souriant, tu as écarté tes fesses à deux mains pour lui permettre de s’enfoncer encore plus.
Écœuré, je suis retourné me coucher, mais je n’ai pas pu me rendormir, obsédé par ton sourire, ce sourire de bonheur, ce sourire que je n’arrive toujours pas à oublier.
« - Mon chéri, je ne savais plus ce que je faisais. Si tu savais comme je regrette.
« - Ce matin, à 9 heures, je t’ai entendu dire « Je peux faire une heure supplémentaire si vous voulez… », tu n’en avais pas assez ? Je t’ai vu nue devant eux, ton corps ruisselant de sperme. A ce moment-là, j’ai su que je t’avais perdu. C’est en prenant le café, quand les hommes t’ont félicité, que je me suis rendu compte que je ne pourrais plus vivre avec toi… Tu aurais dû me laisser mourir.
« - Non mon chéri, non.
« - Après la première fois, tu devais arrêter, tu as continué malgré mes protestations.
« - J’étais vexée. Tu m’avais insultée, j’ai voulu te punir.
« - Tu te mens à toi-même, ce n’était pas pour me punir… J’avais raison, tu étais devenue une vraie salope. Tu as aimé sucer Estéban ou plutôt qu’il te baise la gue… la bouche, et que Didier t’encule toute la nuit.
« - …

Marie-Christine blêmi, elle se rend compte que Bernard connait le détail de ses nuits :
« - Non, je n’ai pas aimé, mais c’était le jeu, et je ne pouvais pas me plaindre devant toi, c’est moi qui l’avais voulu. Estéban est un vrai macho qui ne respecte rien, et Didier a été brutal, il m’a fait mal.
« - Mais tu as joui avec eux.
« - Mon chéri, tu te fais du mal…
« - C’est toi qui me fais du mal. Tu y prenais goût, tu as voulu participer au gang bang, pour être prise par quatre hommes à la fois. Jusqu’où veux-tu aller ?
« - Non, je voulais vraiment arrêter, mais la curiosité a été la plus forte, j’étais attirée par cette variante, pour voir, juste pour voir.
« - Juste pour voir ? Tu te fou de moi. Tu sais très bien que ce tirage était bidon. Tu as tout combiné avec Georges, tu étais volontaire. Moi seul j’ai cru au hasard.
« - Georges m’en avait parlé, mais je n’ai jamais dit que j’étais volontaire.
« - Mensonge. Tu lui as donné ton accord, tu voulais leur vider les couilles pendant douze heures. Belle performance ! Tu peux être fière.

Marie-Christine baisse les yeux :
« - Personne n’a joui en moi.
« - Tu n’as eu aucun respect pour notre couple, ni surtout pour toi, pour ton corps.
« - Je m’en veux mon chéri.
« - Tu t’en veux, mais tu m’as dit que c’est devenu une drogue dont tu ne peux plus te passer. Je ne pourrais pas supporter une soirée de plus.
« - Fred m’a ouvert les yeux. C’est fini maintenant, tout est fini.
« - Tu as raison, tout est fini maintenant… Tu n’es plus ma femme.

Bernard part dans leur chambre la laissant en pleurs.

---o O o---

MARIE-CHRISTINE

Bernard a l’air abattu, j’ai peur qu’il ne fasse encore une bêtise.
Je le rejoins dans notre chambre. Il est couché, de dos. Je me colle à lui, il s’éloigne, j’insiste un peu, il réagit vivement :
« - Pousse-toi, tu me dégoûtes.

Je n’ose plus bouger, je retiens mes larmes… Mon amour non, ne me repousse pas.

Le matin, l’odeur du café me réveille. Bernard n’est pas dans la cuisine, il est assis dans le salon deux valises pleines à craquer à côté de lui. Je le regarde effarée, j’ai peur de comprendre, son tiroir est vide, l’armoire aussi :
« - Que fais-tu ?
« - Tu le vois, je te rends ta liberté, tu vas pouvoir faire tout ce que tu veux.
« - Non, ne me quitte pas. Laisse-moi te dire…
« - On s’est tout dit hier. Retourne à tes amants.

Je voulais me jeter dans ses bras, le retenir, lui crier mon amour, mais j’étais paralysée, je n’ai pas pu faire un seul geste. Il a claqué la porte sans me regarder.

Je croyais recevoir un message de lui, ou une lettre m’annonçant son intention de divorcer, mais rien, silence absolu.
Le revoir, lui parler, lui dire que je regrette, lui dire tout mon amour…

Ravalant ma dignité, je téléphone à son père. Son accueil est froid, il me dit que Bernard a passé deux jours chez lui, qu’il ne veut plus me voir, « Il ne m’a pas donné d’explication, que lui avez-vous fait ? », « Il est parti sans me dire où il allait, le savait-il lui-même. Il m’a juste dit qu’il prendrait de mes nouvelles, c’est un bon fils ».

Pardonne-moi mon amour, revient.

Comme une somnambule, je marche dans la rue sans but. Mes pas me portent au bord du fleuve, sur ce quai où Bernard m’a embrassée pour la première fois.
J’ai perdu l’homme de ma vie. Bernard, où es-tu ? Que fais-tu ?
Je me sens sale. En fixant les eaux tumultueuses du fleuve, je n’ai plus qu’à… Mais je n’ai même pas ce courage.

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